Passages

« Passage » est une invitation aux vagabondages, à l’errances ou aux voyage. Qu’importe d’ailleurs que le lieu soit exotique ou familier, Sylvia Schildge ne fait que passer, qu’effleurer du regard la réalité pour en restituer quelques traces, touches de couleurs, passants anonymes, choses vues sans importance. C’est une photographe de l’instant, le regard se pose sans s’y arrêter sur la banalité des choses et en révèle, le temps d’un éclair, la présence. A ces images Sylvia Schildge donne pour titre l’heure précise et le lieu de la prise de vue. Elle semble ainsi dresser un inventaire, tentative de mise en mémoire, de ces visions fugitives. Silhouettes anonymes croisées au détour d’une rue, détails d’un lieu, reflets évanescents, jeux d’ombre et de lumière, dessinent le story board du film de nos errances urbaines. Une photographie en mouvement pour un regard en mouvement.

Parfois la passante s’arrête et, le temps d’une pause, regarde passer, le temps, les gens autour d’elle. Sur l’écran improvisé d’un mur ou d’une palissade, elle saisit alors à intervalles proches le ballet des prome-neurs. Les images, assemblées ensuite, déroulent le fil d’un temps sans commencement ni fin, comme un film immobile. Le format de la photographie s’étire horizontalement, oblige le spectateur à se déplacer pour suivre ce fil. C’est le titre de l’une des œuvres de Sylvia Schildge : « Soyez passants ».

Les tags du mur de la rue Ordener (Paris 18ème) me servent de support pour créer depuis 2007 ces passages où des anonymes se rencontrent, au fil des saisons, sans s’être jamais croisés.